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Réseau des cinémas municipaux et associatifs du Finistère

Soutien au cinéma art et essai Mac Orlan > GaUetan Le Guern s'exprime à nouveau...

 

NOTE AU LECTEUR

Le texte qui suit a été diffusé largement par courriel par le groupe des élus communistes brestois le 02/11/2006. La ponctuation et la mise en forme ont été respectées.

==o==

" Le vendredi 20 octobre 2006, le Télégramme de Brest consacrait une page entière à " l'Art et essai : une nouvelle donne en 2007 ". Le journaliste du Télégramme, Patrice Le Berre, y précisait que les cinéphiles brestois devraient en effet profiter d'une offre régulière de films de répertoire sur grand écran, grâce notamment au partenariat entre Les Studios et l'association La Sentinelle.

Gaëtan Le Guern, Maire-adjoint de la Ville de Brest délégué aux affaires culturelles, a souhaité réagir aux interviews de la Cinémathèque et de Côte Ouest données au Télégramme, sur ce sujet.

Pour rappel, la Cinémathèque, via la voix de son directeur Gilbert Le Traon s'est exprimée en ces termes au Télégramme : " on s'est fait rouler dans la farine : la ville ne voulait pas du Mac Orlan !Manifestement, on nous a mis sur la touche... Pourquoi ? On nous a trouvé encombrants [-]. Ce qui fait un peu peur, c'est de confier ce travail-là à une association, comme la Sentinelle qui n'a pas fait ses preuves. " Et de rajouter : " Nous ne sommes pas opposés à une alliance avec le privé, comme le partenariat entre la Sentinelle et les Studios. "

***

Pour rappel, Côte Ouest, via la voix de son Président Philippe Coquillaud, s'est exprimée en ces termes au Télégramme : " Nous n'avons pas été sollicités pour ce projet avec les Studios. Nous avions présenté à la ville un projet commun avec la cinémathèque de Bretagne qui tournait autour du Mac Orlan. Il n'a pas été retenu. C'est une décision politique dont je prends acte. La vie continue. Nous n'avons pas de projet alternatif, en face de celui qui a été retenu mais, de toute façon, nous continuerons à travailler sur l'art et essai, sans souci ". Et de rajouter : " A aucun moment, nous n'avons été tenus informés de cette décision, autrement que par la presse ".

***

Voici la réaction de Gaëtan LE GUERN
Maire-Adjoint de la Ville de Brest, chargé des affaires culturelles :

CINEMA D'ART ET D'ESSAI
Plainte contre X...

 

Devant la médiocrité, le politique peut se croire tenu de prendre de la hauteur et s'autocensure trop souvent : dès lors, la formule " nous ne voulons pas entrer dans la polémique... " n'est souvent que l'expression contrariée d'une forte envie d'en découdre, par exemple, avec la mauvaise foi : ce sera, donc, ici, sans trop de gants ni précautions, que nous réagirons.

A Brest, lorsque Clochemerle fait son cinéma, il convient, en effet, de rétablir les vérités plus solides : c'est un dû à l'opinion qui en déduira son compte propre. Pour mettre en oeuvre sa politique culturelle, dans le domaine cinématographique, auquel elle manifeste un attachement particulier, Brest a des partenaires, pour le moins assurés de la loyauté municipale, attestée en bien des occasions.

Ce sont, entre autres, la cinémathèque, qui constitue et met en valeur notre patrimoine d'images, et l'association " Côte-ouest ", comme un bras droit de la politique municipale, puisque, outre l'organisation du festival du film court, on lui doit bon nombre d'actions culturelles, d'animation, de formation, de sensibilisation des publics brestois, soutenus, sans fléchir, par la ville.

QUI DOUTE ?

La cinémathèque reçoit de la ville une subvention de 50 000 euros et se trouve associée à de nombreux événements culturels (ainsi, la période actuelle du " Mexique à Brest "), invitant régulièrement le public à découvrir des images de qualité, riches d'informations, d'émotions, relevant des histoires collective et individuelles. Les séances se sont souvent déroulées dans le tréfonds nocturne du cabaret " Vauban " , que la ville met encore à la disposition de l'association, par le jeu d'une convention entre elle et le propriétaire du lieu. Quant à elle, l'association " Côte-ouest ", véritable entreprise culturelle sur la place, voit ses actions soutenues à hauteur de plus de 80 000 euros et la réflexion est en cours pour lui donner des moyens nouveaux et les conditions de travail meilleures qu'elle mérite : reconnaissance au travail accompli.

ALORS ? QUI CUISINE, LES MAINS " DANS LA FARINE " ?

La direction de la cinémathèque n'a pas manqué de dire son amertume rance au sujet de l'affaire - puisqu'à Clochemerle " affaire " il y a - du Mac Orlan : déçue de ne pouvoir disposer d'un lieu sur lequel elle considère, sans doute avoir des droits, elle n'a pas voulu entendre le discours municipal qui, sans ambiguïté, a dit en temps utile la DECISION de consacrer désormais cet espace à une politique de proximité, tournée, donc, vers le quartier, les interlocuteurs associatifs ou syndicaux, consacré, également, au spectacle vivant (théâtre et autres), tout en y maintenant la possibilité d'une mise à disposition ponctuelle pour des projections de films, à l'initiative du monde associatif. Comment prétendre, dès lors, que " la ville ne voulait pas du Mac Orlan " ?! : le lecteur appréciera.

Il s'agissait bien, là, de répondre aux besoins des uns et des autres et nous pensions que le sentiment de ces nécessités était bien partagé, ou est-ce que la solidarité ne serait plus à l'ordre du jour et que le monde de ce cinéma, encore trop restreint à une élite, s'arrogerait des droits d'exclusivité sur ce qu'il considère comme SA chapelle, fût-elle ardente ?

Au-delà, et à vraiment parler, la ville de Brest a souhaité mieux défendre la cause du cinéma d'art et d'essai, dont nul n'a, comme naturellement, le monopole ni la compétence immédiate. Jusqu'alors, nous l'avons rappelé, celle-ci bénéficiait de l'affectation administrative d'un fonctionnaire dont la culture et le dévouement vigilant avaient pu faire écran et oblitérer que les moyens dédiés restaient insuffisants, en termes de quantité et de stratégie d'animation et de communication. La ville a opéré cette prise de conscience et décidé de remédier à cette carence : mais, ici, la direction de la cinémathèque brandit des chiffres déréels et exorbitants, s'agissant des besoins effectifs d'une telle politique. Des chiffres qui ne sont, manifestement pas, ceux de l'expertise et qui donnent encore à craindre... d'avoir fait le bon choix d'un partenaire mieux au fait des nécessités. On passera négligemment sur l'argumentaire de la cinémathèque, au finale peu pertinent, quand il ne dérive pas vers des considérations politiciennes qui comblent mal le vide d'une rhétorique dont Clochemerle a la pratique, sous les parures de la vertu conseillère : " il faut bien avoir conscience que le projet ... coûtera de l'argent... " !... Quelle intuition !

Passé le temps de la prise de conscience, la ville a multiplié les contacts et la presse s'est fait l'écho de ces appels à projets, susceptibles de soutenir le cinéma d'art et d'essai. Le lecteur perspicace du Télégramme (20 octobre 2006) - qui interviewait l'association " Côte-ouest " - n'aura pas eu de peine à confronter le titre " Pas sollicités ", avec la suite de l'article (" pas sollicités pour ce projetÉ. ", "nous avions présenté à la ville un projet commun avec la cinémathèque... ", " nous n'avons pas de projet alternatif... " ) : autant dire que l'association a bel et bien été sollicitée mais NE VOULAIT PAS être de ce projet. Or donc, " mis sur la touche " , "écart(és) " ? : mais bien sûr ! Puisque la motivation de participer à un tel projet de coopération avec le cinéma " Les studios " n'y était pas, tel est bien le propre de la DECISION que de faire des choix qui écartent - sans infamie ni hostilité - et accueillent les propositions positives : ce fut le cas, au bénéfice de la jeune association " La sentinelle ", animée par des bénévoles non dépourvus d'expérience, et dont le projet offrait un contenu, plus riche, plus articulé.

La question se pose donc de savoir pour quelle raison la motivation a pu faire défaut, aux partenaires sollicités que sont la cinémathèque et l'association "Côte-ouest ". Trois arguments, ici, sont en débat, dont un reste clandestin et on va le comprendre : ici, l'essentiel reste caché, terré dans le " non-dit ", interdit par la prétendue " transparence " démocratique, et surtout, imposé par le charme discret de notre petite bourgeoisie. Celle-là, en effet, à l'instar du sympathique concombre, avance masquée, parmi les bien-pensants.

1) Le cinéma " les studios " constitue un partenaire " privé ": infamie pour le monde associatif et la municipalité brestoise ?
A cet égard, on aura noté la belle unanimité de nos déçus de Clochemerle : la séance de répétition se montre efficace. Ils sont unanimes sur le sujet : "....En soi ce n'est pas un problème... " (C.Ouest), "Nous ne sommes pas opposés à une alliance avec le privé ...Nous en avons,...nous-mêmes, un(e) avec le Vauban" (la cinémathèque). Ici, on rappellera au lecteur que la mise à contribution du Vauban passe, en vérité, par le droit d'utilisation dont dispose la ville, concernant cet espace. Mais : soit ! Pas d'opposition à s'allier au privé. Cependant, il n'est que de fréquenter, sur Internet, les sites de ceux des locaux qui prétendent à une réflexion politique pour y lire que nous faisons alliance " avec le capitalisme privé "... ! L'idée est bien dans les tuyaux et la nier, c'est bien déjà y renvoyer pour troubler un peu plus l'eau saumâtre : dénégation, quand tu nous tient, tu es lisible, - pour ceux qui lisent. Mais il est plus prudent de nier, officiellement, tant l'argument reste - que l'on nous permetteÉ- un tantinet " ringard " : nous faisons PARTI (sans erreur) de ceux qui considèrent que le soleil doit briller pour tous : lorsque l'on réhabilite un quartier, on prend, bel et bien, en compte la très nécessaire participation du petit commerce qui n'est pas la forme horrible du capitalisme que certains prétendent. Ceux-là font petit bruit dans leur bocal du Net et ne font que tenter de rallumer de vieilles méches nanar, pour le plus grand bien du peuple, bien sûr ! En clair, nous sommes convaincus que le cinéma " Les studios " participe du dynamisme nouveau du quartier de St-Martin.

2) " Vieux, vieux, vieux et... " jeunes à la fois ! :

Ici, intervient le second argument, selon lequel " ce qui fait un peu peur... c'est de confier ce travail-là à une association comme La sentinelle qui n'a pas fait ses preuves... " (la cinémathèque) : doit-on comprendre que nos experts sont nés compétents sur le sujet, comme l'enfant naît coiffé, en faisant l'impasse sur leur propre " jeunesse ", individuelle ou associative ?! Le misérable de la mauvaise foi, c'est bien qu'elle est aveugle et, dans le même temps, phosphorescente, c'est-à-dire, ridiculement visible : nos experts devraient tourner " sept fois leur langue dans leur bouche " , selon la sagesse de " ma grand'mère " . En clair, nous sommes convaincus que la jeunesse de l'association, porteuse du projet, ne constitue pas un handicap, une jeunesse, d'ailleurs, à relativiser, puisque certains de ses membres sont issus de... l'association " Côte-ouest " (on croit comprendre ...). La vue baisse, donc, avec l'âge, y compris celle de l'esprit.

Plainte contre " X "

3) Mais voici le temps de dire les vérités solides, les seules vraies. Nous l'aurons démontré: rien dans l'article du Télégramme (20.10.06) ne permet au lecteur de comprendre pourquoi la motivation de nos interlocuteurs, hormis " La sentinelle ", leur a fait défaut, puisque le 1er argument est nié, le 2ème affaibli puisque seulement utilisé par l'un de nos interlocuteurs : quelque chose, ici, brille, donc, par son absence, un argument que l'on ne peut lire qu'en creux du discours publié, dans la mesure où l'on doit comprendre que la logique de l'information énoncée reste incomplète.
" Just married " : à Clochemerle, lorsque les jeunes se mêlent d'union, on ne manque pas d'ajouter un sillage de casseroles à leur nouvel élan : rituel initiatique qui astreint à la loi commune, celle d'un silence nauséabond (autant ce silence, que les évidences qui choquent ou devraient interroger). Il se trouve, en effet, que, d'histoire ancienne, le cinéma " Les studios " a accueilli, dans son giron le plus obscur, des films classés " X " : étudiants, nous en étions, du zinc de nos bistrots, les témoins ahuris et intrigués par cette foule rase qui frôlait l'ombre, pour s'y rendre.
Histoire révolue, qui dit mal une aliénation culturelle, un mystère mal honoré, sur les thèmes de l'amour, de l'érotisme, de la sexualité, du rapport entre hommes et femmes, pour un patriarcat honteux et mal heureux. Nous ne faisons pas l'apologie du " X " , mais, plutôt qu'une vertu victorienne et tardive, nous préférons sortir de l'ombre " le sexe et l'effroi ", selon le mot de Pascal Quignard : c'est bien ce à quoi œuvre le meilleur du cinéma d'art et d'essai.
Voilà, donc, l'opprobre, la tache obstinément indélébile, et l'omerta si puissante qu'elle ne peut s'afficher dans les colonnes publiques, pour seulement se donner à entendre dans les échanges verbaux que nous avons eus avec nos interlocuteurs sollicités, comme un argument doublement honteux. Cette omerta où Y. Queffélec reconnaissait une "...conspiration du silence autour du péché d'un seul qui devient le trésor de tous ". "

Gaëtan Le Guern

 



Pétition pour le maintien de l'art et essai au cinéma Mac Orlan à Brest - novembre 2005